Une galerie de portraits du quotidien, dans les environs de Saint-Symphorien de Mahun, Ardèche.
Imaginez que vous pénétrez dans une vallée interdite. Subitement le ciel est bleu, l’air est pur, et au bout d’une route sinueuse, le village du bout du monde, St Symphorien de Mahun.
Par un beau jour ensoleillé de l’été 1974, j’ai rencontré Michel Extra, le curé du village qui m’a proposé de photographier certaines traditions. J’ai tenu à conserver dans mes photos le maximun de sincérité des gens de la terre. Pas d’artifices, pas de recherche d’éclairage spectaculaire. Non, de la simplicité, de la rudesse et du cœur.
Si on tue encore le cochon, si on le brûle avec de la paille, ce n’est pas pour faire joli. Mais le jambon brûlé est bien meilleur et comme on a du goût…
Si on boit de nombreux coups de rouge, de blanc le dimanche, ce n’est pas par alcoolisme, mais la terre est rude et il faut bien s’arrêter de temps en temps. Ainsi la journée se parsème de tâches de couleurs. D’ailleurs si le même verre passe de bouche en bouche, c’est plus qu’un rite, c’est une communion.
Je me souviens d’une américaine pénétrant dans le café, me chuchotant à l’oreille : « j’ai l’impression d’entrer dans un tableau. »
Que de richesse à notre porte. Bien sûr rien d’extraordinaire, mais plus important encore, le quotidien. C’est un certain sens de l’humour, car confronté chaque jour à la nature qui empêche de se prendre au sérieux. C’est une véritable générosité : « Entrez, vous prendrez bien quelque chose »
– Jean-Louis Gonterre, 1975
photographies réalisées dans le nord Ardéche, St Symphorien de Mahun, St Alban-d’Ay, Vanosc.
La Fête de l’espérance 1975.
La première exposition dans le village, des photographies géantes sur les murs.
La Presse